Association Gold of Bengal
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Ça sent la fin…

Plus que 160 milles, c’est-à-dire qu’avec notre moyenne actuelle, dans à peine 32 heures, nous serons arrivés. Alors, heureux ? Oui et non. Oui pour l’Afrique du Sud, pour les nouvelles low-tech, les rencontres, les nouveaux partenaires. Oui aussi pour reprendre contact avec la famille, les copains, les collègues. Oui parce que c’est cool de planter la pioche, d’être sur la terre ferme, de s’assoir à une table et de manger bien chaud avec les mains propres. Et oui pour la douche chaude, le lit bien sec et les vêtements propres. Mais non parce que arriver à terre, c’est ne plus être en mer. Et la mer, c’est sacrément sympa. Être en mer c’est être coupé du monde, coupé du temps. Plus de voitures, plus de train à prendre, plus de rendez-vous, d’internet, de Facebook, plus de télévision, de téléphone, plus de courses à faire, plus d’infos, d’attentats, de hausse du chômage, de crise économique, de guerre et de planète qui court à sa perte.  Être en mer, c’est avoir une paix royale, c’est avoir une vie rythmée par le vent, par les vagues et par les copains à bord. Vivre en mer, c’est se lever le matin et boire son café en terrasse 4 étoiles avec vue sur mer en regardant le soleil se lever. OK, parfois ça bouge trop, c’est humide et il fait froid. Parfois les vagues tapent tellement qu’il est presque impossible de dormir. Souvent on rêve d’un repas chaud, d’une douche chaude, de vêtements propres et secs. Parfois aussi on a l’impression que le temps n’avance pas, que chaque jour ressemble au précédent, que l’océan à perte de vue ne va plus jamais nous laisser entrevoir un morceau de terre. Et pourtant à chaque fois on y retourne, et avec plaisir. Pourquoi ? Parce que, pour tout ça, pour les galères comme pour les plaisirs, la vie est mer c’est drôlement chouette.

Kenavo !

Hugo