Association Gold of Bengal
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Catégorie : Projet Jute Lab

Lancement du projet Agami

Lors de la conférence annuelle de l’association, le 7 mars dernier, le Jute Lab a officialisé le lancement d’un nouveau projet ambitieux, le projet Agami.

Agami, en bengali, signifie « prochain » ou « suivant » et c’est bien de la prochaine grande preuve de concept du Jute Lab qu’il s’agit. Après le nautisme, les sports de glisse et le mobilier, l’équipe s’attaque au secteur automobile et à la réalisation du premier concept-car à carrosserie en composite de jute.

Innovation matériau, prototype auto et nouvelle expédition

 

Depuis le rapatriement du Jute Lab en juillet dernier, Marion, Valentin et Quentin travaillent au développement de ce projet audacieux pour démontrer le potentiel de la fibre de jute dans un nouveau domaine d’application et ainsi participer à la revalorisation de l’or du Bengale.

Les objectifs du projet Agami sont les suivants :

  • en 2017, développer un nouveau matériau,
  • en 2018, assembler un concept-car,
  • en 2019, réaliser une expédition automobile.

Plus précisément, le Jute Lab veut d’abord aller plus loin dans sa démarche éco-responsable et développer un matériau composite plus respectueux de l’environnement en associant cette fois-ci fibre de jute et bioplastique. Ce matériau devra également posséder les caractéristiques nécessaires à son application dans la fabrication de pièces de carrosserie automobile puisque le Jute Lab s’est donné les moyens d’aller jusqu’à la réalisation d’un véhicule prototype en s’associant au constructeur solidaire Karenjy. L’équipe pourra donc ensuite réaliser plusieurs pièces prototypes du dernier modèle de la marque à partir de ce composite de jute innovant, pour mettre sur roue un véritable démonstrateur du potentiel des fibres naturelles pour la mobilité durable. Une fois ce concept-car prêt, la dernière étape du projet Agami se passera sur le terrain, au cours d’une expédition automobile qui servira notamment à :

  • valider la tenue du matériau,
  • mettre en lumière le projet,
  • partir à la rencontre d’initiatives durables et solidaires.

 

Départ prévu pour 2019 !

Inspirer les constructeurs automobiles locaux

 

L’objectif du projet Agami à plus long terme est d’inspirer les constructeurs indiens ou étrangers qui investissent et s’installent sur le marché sud-asiatique, de leur prouver que la fibre de jute constitue une réponse pertinente aux problématiques actuelles du secteur automobile. Ce marché émergent représente un débouché potentiellement considérable pour la filière locale du jute, qui fait encore vivre directement ou indirectement plus de 30 millions de Bengalis.

Pour cette raison, le Jute Lab cherche d’ores et déjà à impliquer les fabricants français au projet, et à semer des graines de jute au sein de leurs départements de recherche et d’innovation !

Plus d’information dans le communiqué de presse du projet Agami, et les premiers visuels du projet dans l’album flickr associé.

Un projet de recherche et caractérisation Jute Lab x UBS

La semaine dernière, Victor et Maxime soutenait leur Projet de Fin d’Études à l’Université de Bretagne Sud. Avec le Jute Lab, ils ont étudié pendant 6 mois les propriétés physiques et mécaniques de la fibre de jute, et les ont comparées à celles des fibres de lin et de verre.

Conclusion ? Sur la base de leurs résultats, Victor et Maxime sont convaincus que le jute a un avenir prometteur dans le secteur des matériaux composites.

On les croit et surtout on les remercie pour leur travail rigoureux et enthousiasmant !

#jutedoit #believeinjute #futurefiber #ubs

 

Retour sur une semaine d’atelier design au Bangladesh

Le concours de design de mobilier lancé à Dhaka en juillet dernier par l’Alliance Française, le Goethe Institut, le Jute Lab, CPHD Composite Fiber (partenaire industriel local privilégié de l’association), et le fabricant de meuble Otobi, a été l’occasion pour une partie de l’équipe du Jute Lab de repartir début novembre — première mission courte au Bangladesh depuis le rapatriement forcé du projet !

Pour rappel, dans le cadre d’un projet du fonds culturel franco-allemand, ce concours a pour double objectif de sensibiliser le plus grand nombre aux applications composites de la fibre de jute, et de faire collaborer des industriels, de jeunes talents bangladeshi, et des intervenants “bideshi” (“étrangers” en bengali) autour de la création de deux pièces de mobiliers. Celles-ci seront ensuite prototypées en matériau composite par le Jute Lab et présentées lors de l’inauguration de l’ambassade franco-allemande de Dhaka en 2017.

Parmi les nombreux projets soumis, les huit participants ayant proposé les démarches et les concepts les plus intéressants ont été invités à participer à une semaine d’atelier de design dans les locaux de l’Alliance Française à Dhaka. Ce workshop était mené par Antoine Gripay, design manager du Studio Katra (Nantes), et une partie du Jute Lab — Quentin, designer en charge du projet, et Clément, expert composite de l’association.

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Antoine, Quentin et Clément vus et dessinés par les étudiants de l’atelier

Retour en images sur ces 10 jours de séjour pleins de créativité, d’échange, de rencontres et de bons souvenirs !

Design Workshop à Dhaka

Pendant une semaine, Raka, Farah, Opu, Sahan, Tahammul, Rakib, Upal et Shanto ont passé 3 à 5h par jour dans la “war room” en compagnie de nos experts design et technique. Ils sont passés par toutes les phases de la méthodologie du designer : recherche d’inspiration et exploration de la culture bangladeshi, idéation et sketching, conceptualisation et prototypage, modélisation 3D et enfin, rendus.

 

 

À la fin de cette semaine d’atelier riche et intense, chacun a tissé des liens forts et passé d’excellents moments au sein du groupe, partagé et appris de ces échanges. Mais surtout tout le monde peut être fier d’avoir participé à la définition de deux concepts complémentaires et porteurs chacun d’une identité forte : la chaise Rick et la table Khatiya.

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Fin du workshop !

Présentation des concepts

Le premier concept, aussi appelé Rick chair, consiste en un beau fauteuil baquet, moderne et institutionnel. Pour autant, renouant d’une certaine façon avec le bois qui composait les traditionnels “baquets à lessive”, son design revisite les lignes d’un emblème du Bangladesh lui aussi tout en bois : le Rickshaw. La chaise Rick reprend en effet le profil élégant, l’assise ainsi que l’ouverture verticale du dossier de ce moyen de transport à la fois ultra répandu et parfaitement atypique, démocratique et écologique, symbole et vitrine de la culture bengali. Le matériau composite qui remplace ici le bois a permis de rendre cette silhouette plus actuelle, mais aussi d’offrir au corps une enveloppe plus confortable que ne pouvaient l’être les authentiques baquets, ou que ne le sont toujours les rickshaws bangladeshi.

Rick Chair Concept
Rick Chair Concept

Le second concept, prénommé Khatiya, consiste quant à lui en un petit élément modulaire pouvant servir de table basse ou de petit tabouret. D’un côté, il puise sa fonction et sa modularité auprès d’éléments de mobilier typiques de l’asie du sud : le khatiya (ou charpoy), le chowki ou le pira. Qu’il soit tressé en jute, gravé et peint ou composé de vulgaires planches de bois, il peut selon sa taille servir de petit tabouret, de banc, de table, d’étal, ou même de lit. Ce type de mobilier traditionnel qui se passe de génération en génération est donc incroyablement moderne par son usage : simple, léger, réparable, durable, multi-fonctionnel ; autrement dit un exemple de réemploi bien antérieur aux meubles en palettes. Le concept de la table Khatiya réinterprète cet élément en prenant le parti d’exploiter (ou de démontrer) les propriétés du composite au travers d’une nouvelle forme géométrique, plus libre et plus audacieuse, qui multiplie les possibilités de composition.

Khatiya Table Concept
Khatiya Table Concept

Enfin, même si on peut imaginer tout une gamme d’éléments Khatiya de tailles et d’usages différents qui reprennent cette silhouette (banc, lit, etc.), le choix d’une première version assez basse pour être considérée comme un repose pied en occident alors qu’elle sera toujours prise pour une véritable assise en asie, soulève également la question des différences culturelles qui nuancent des schèmes d’usage aussi simples que le fait de s’asseoir.

La phase de dimensionnement / conception touchant à sa fin le Jute Lab prépare en ce moment la prochaine étape du projet : le prototypage de ces deux pièces ici à Concarneau, courant décembre !

Conférences

Cette semaine d’atelier sur Dhaka a également été l’occasion pour Antoine de donner des conférences au sein de plusieurs universités de renom de la capitale dont certains des étudiants avaient participé au concours : BUET (Bangladesh University of Engineering and Technology), BRAC University (Bangladesh Rural Advancement Committee University) et AIUB (American International University of Bangladesh).

L’objectif de ces conférences était pour le designer de Katra de partager son parcours et son savoir-faire avec les étudiants, de présenter certaines tendances du design européen et notamment de faire un focus sur différentes créations autour des fibres naturelles comme la fameuse chaise Katra ou les réalisations du Jute Lab.

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Ces présentations ont globalement été un franc succès : une excellente organisation du côté des universités, un très bon accueil des équipes d’enseignants, entre 50 et 150 étudiants à chaque fois, très intéressés et notamment par le matériau composite en fibre de jute présenté par le Jute Lab.

Enfin, cette belle semaine de workshop s’est terminée par la visite de l’ambassadrice et une conférence de presse dans l’auditorium de l’Alliance Française. Un autre événement dont les retours furent positifs et encourageants !

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Présentation du projet et d’une partie de l’équipe à la presse

Retrouvez les articles écrits sur le concours dans la presse locale :

The Daily Star    Times of News    New Age    Daily Sun

Des nouvelles du Jute Lab !

Suite à un rapatriement forcé au mois de juillet pour des raisons de sécurité, et après un séminaire stratégique organisé en août, l’équipe et le projet évoluent !

Le programme de valorisation de la fibre de jute de l’association trouve un point d’ancrage au fonds Explore de Roland Jourdain pour préparer sa nouvelle épopée, et retrouve ainsi le reste de Gold of Bengal à Concarneau ; à la barre Marion, Quentin et Valentin, prêts à insuffler une nouvelle dynamique au projet.

Après avoir identifié les besoins du marché, l’équipe souhaite maintenant faire collaborer son réseau de recherche académique avec différents acteurs des secteurs du composite et de l’automobile pour co-développer un nouveau matériau responsable en fibre de jute qui soit recyclable, biodégradable ou compostable. Quant à la preuve de ce concept, il semblerait qu’elle puisse prendre la forme d’une nouvelle expédition, dans la veine des précédentes aventures Gold of Bengal !

Le Jute Lab sera bientôt en mesure de vous en dire plus sur ce projet ambitieux, stay tuned !

Sylvain, Jute Lab Sales manager tells us about JEC

A few weeks ago, we went to the Paris JEC to represent the Bangladeshi jute fiber as an innovative natural reinforcement for the composite industry.

What is the JEC you ask? Good question! To be honest the acronym does not seem to refer to anything (I looked really! Wikipedia and everything) but its importance is pretty big in the composite industry. JEC usually refers to both the organization and the showroom that takes place thrice a year (once in Asia, once in America, and once in Europe, France to be exact, where we were).

Who are we you ask? Another good question! We represent a Bangladeshi based social business whose purpose is to preserve the jute industry in Bangladesh, which possess a unique and centuries-old know how and participates to the livelihood of over 30 million people.

Why Jute Fiber you question now? Yet another brilliant inquiry, you are on fire today! Well on the technical side jute has a better weight related performance and better safety performance compared to glass. And on the sustainable side it is biodegradable, non-toxic, non-abrasive and has low-energy requirement for production. Furthermore, as we mentioned before it has a real social relevance for both Europe and India.

What is Bangladesh you say? Ok let’s not push it, you have heard of Google before right?

The European meeting is supposed to be the bigger one; two giant halls more or less strategically divided between the different players of the industry:

  • The chemical makers, mainly composed of resin producer, and a few ones that deal in chemical treatment of reinforcements
  • The machine tools’ producers, with automatons that range in all size shape and form, from Wall-E to Mad Max.
  • Finally, the raw material producers: mainly carbon fibers, glass fibers, and us, your friendly neighborhood natural fibers-men

Well when I say us I’m slightly exaggerating since we did not have an actual booth, but lonesome cow-boys don’t need no home, we are wandering heroes. We did however have the opportunity to display some prototypes besides our dear Flax friends, which may not seem like much but is quite important at the JEC.

Everyone here has an agenda (us too one might argue, but for us it’s different, because we are right 😀 Saving the planet doesn’t count as an agenda right? I’m sure we can find a more positive word for it). Everyone is trying to sell his products; and displaying prototypes is a big part of that, as well as participating to conferences.

Picture it as one huge yard sale except the used GI-Joe is a brand new carbon fiber hood for some automobile we will not name here since they did not pay us to do it.

The rest of it is meeting as many people as you can to present them your product, which means lots, lots (LOTS) of walking in this huge place. You can identify the most perseverant companies by their gait at the end of the three days. If they walk like old ladies (or gentlemen), you can imagine they had a rough three days. Which as you guessed we did, we are men on a mission after all (I’m not being sexist, we were actually only two male there).

We left our heads full of dreams (and noises and smells of huge machinery and intoxicating chemicals), our pockets full of business card and our suits littered with jute fibers from the many samples we handed out. A good three days all in all, with hopefully some great prospects of converting the industry to jute fiber, one composite part at a time….But that is a story for another time.

See you around folks !

UNE SAISON PLEINE DE PROJETS POUR LE JUTE LAB

En préparation du concours de design d’objets en Jute, notre petite fabrique de jute s’agrandit avec une salle de traitement chimique et se dote d’une rescue board dernier cri.


La saison du jute vient de commencer au Bangladeshvlcsnap-2016-04-27-16h51m42s368

Comment parler d’Avril sans parler de la saison du Jute… Les champs sont désherbés la terre retournée, les graines semées, les fertilisants … Rendez-vous dans 120 Jours. Avril, c’est aussi le moment de l’année où le cours est le plus haut, car les stocks sont au plus bas, le moment pour certains de vendre leurs derniers ballots de la saison 2015 !

 

 


 

RNLI - Article Avril 2016 (2)

Lancement du prototype d’une nouvelle rescue board par la RNLI

Un prototype qui sera utilisé par les sauveteurs en mer Bangladeshis et le programme de la Royal National Lifeboat Institution.

 

 

 

 


Le concours de design d’objets en composite de Jute

Le Jute-Lab a rencontré à Atrochi, Bruno et Philip, respectivement directeur de l’Alliance Française et du Goethe Institute, pour lancer le concours étudiant de design d’objets en composite de Jute.


Côté atelier …

… le Jute Lab s’équipe d’une petite salle de traitement chimique, afin de tester en interne les caractéristiques de la fibre et de l’optimiser.


 

Défendre les fibres naturelles au JEC 2016 avec Sylvain :

Le Jute Lab a pu exposer son travail au grand salon de composite du JEC à Paris. Ce rassemblement international, autour de l’industrie du composite, donne l’opportunité de se faire connaître et d’impacter sur l’innovation.

Découvrez les retours de Sylvain sur ce salon international ! 


Appel à projet

le Jute Lab lance un appel aux nouvelles idées et aux projets innovants autour du jute !

Jute Expo à la JEC 2016
Jute Expo à la JEC 2016

Bio-composites, précisions sémantiques

Le terme “Bio-composite” est utilisé pour définir des matériaux composites avec un impact réduit sur l’environnement par rapport aux matériaux composites conventionnels. Cependant, le champ lexical autour de ces matériaux peut être source de confusion.

Cet article a pour ambition de préciser le vocabulaire utilisé lorsque l’on évoque les bio-composites. Il sera décomposé en 2 parties. Nous commencerons avec le vocabulaire des matériaux composite de manière générale puis nous nous focaliserons sur la notion de “bio” par la suite.

Les matériaux composites :

  •  Composite : Par définition, un matériau composite consiste à assembler 2 ou plusieurs matériaux pour obtenir des propriétés qu’aucun de ces matériaux ne possède intrinsèquement.

Il existe de nombreux types de matériaux composites comme expliqué dans un article précédent. A travers le projet Jute lab, GoB se positionne sur un type de matériaux composites constitués de renforts de fibres enrobés dans une matrice plastique.

 

  •  Renfort : Le renfort est une nappe de fibres tressées entre elles. La nature des fibres utilisées, leur orientation et la façon dont elles sont assemblées définissent les propriétés mécaniques de la structure.

 

  • Matrice : La matrice permet d’enrober le renfort. Elle joue plusieurs rôles dans le matériau.
    • Mécanique : en transférant la charge entre les fibres de renfort.
    • Protection chimique : en isolant le renfort du milieu extérieur afin de le protéger de l’humidité, des UV, des composants chimiques.

La matrice peut être de différente nature : céramique, métallique ou plastique.

Les matrices plastiques également appelées « résines » peuvent être décomposées en 2 grandes familles. Les résines thermoplastiques et les résines thermodurcissables.

Le vocabulaire du “bio”

Comme dans beaucoup de secteurs d’activité, le terme “bio” englobe de nombreuses significations.

Pour éviter toute imprécision sémantique, il est préférable d’utiliser les différents termes détaillés ci dessous pour définir au mieux un matériau.

 

  • Agro-matériaux : ce terme est utilisé lorsqu’un ou plusieurs constituants sont issus de l’agriculture.

Photographer

Fibres de Jute

 

  •  Recyclable : La recyclabilité d’un matériau est sa capacité à être réutilisé. Il s’agit d’utiliser le déchet d’un produit A comme matière première à un autre produit A’ ou B. Dans le cas des matériaux composites, la recyclabilité est principalement déterminée par le type de résine utilisée. Certaines résines thermoplastiques sont recyclables contrairement aux résines thermodurcissables. Préciser la nature de la résine utilisée permet donc de sous entendre la recyclabilité du matériaux.

 

  •  Issu de la Biomasse ou bio-sourcé : Un matériau est issu de la biomasse s’il a été produit à partir du vivant. Les fibres végétales par exemple sont issues de la biomasse mais également certaines matières plastiques à partir d’algues, de végétaux ou encore de bactéries.

Produits thermoplastiques fabriqués à partir de Chitosans (By Jgfermart (Own work) , via Wikimedia Commons)

 

  • Bio-dégradable : On parle de bio-dégradation lorsqu’un matériau peut être décomposé par des organismes vivants. Les molécules qui constituent la matière sont alors “déconstruites” pour devenir assimilables par l’environnement.

Attention : depuis l’adoption de la directive européenne (Directive (UE) 2015/720 du Parlement Européen et du Conseil du 29 avril 2015 modifiant la directive 94/62/CE) sur les sacs plastiques on parle également d’oxo-dégradation. Il s’agit là de matière plastique qui contient une substance qui accélère la décomposition du plastique. Cela permet de limiter les déchets plastiques macroscopiques mais le produit de cette décomposition n’est pas assimilable par l’environnement. On ne peut donc pas parler de bio-dégradation.

Etiquetage d’un sac Oxodégradable (By Cjp24 (Own work) , via Wikimedia Commons)

 

Bilan

Ainsi, le « bio-composite » par excellence serait un matériau dont les composants sont issus de la biomasse, recyclable et compostable en fin de vie. Cependant, certains verrous persistent pour réaliser des pièces avec un tel matériau. Nous y reviendrons au cours des prochains articles.

 

Il existe donc toute forme de « bio-composites ». Cette appellation générale est souvent utilisée dès qu’une solution a été mise en œuvre pour alléger l’empreinte écologique du matériau. Or toutes les solutions n’ont pas le même impact sur le bilan du matériau. En effet, dès lors qu’il y a production, il y a un impact environnemental. Nous verrons lors d’un prochain article les outils qui permettent de comparer le bilan environnemental de différents matériaux.

#InfoJuteLab – Les matériaux composites

Le projet Jute vise à développer l’utilisation de la fibre en matériaux composites. Il est grand temps d’expliquer ce qu’ils sont vraiment, leurs avantages et applications !

Un composite est un assemblage de plusieurs matériaux, notamment d’une matrice et d’un renfort. Le matériau composite existe depuis la nuit des temps ! Les premières cases fabriquées en torchis avec de la boue et de la paille sont par exemple des composites. La matrice étant la boue permettant de lier les renforts entre eux, notamment la paille.

Depuis les années 90, les industriels ont cherché à optimiser ces matériaux dans le but de les utiliser dans des applications techniques. Sont ainsi apparus les matériaux composites renforcés en fibres et maintenues par des matrices polymères. Ces matériaux ont pour avantage d’être résistants et légers. Leur mise en œuvre leur permet de donner des formes complexes aux produits finaux.

Les matériaux composites sont aujourd’hui présents partout autour de nous ! Aéronautique, transport, nautisme, sports et loisirs, mobilier…

Les principaux renforts utilisés sont la fibre de verre et le carbone dont la production demande beaucoup d’énergie (1300° pour le verre et 2700° pour le carbone). Le premier chercheur à s’être intéressé à l’utilisation de fibres naturelles est Christophe Balley de l’université Bretagne Sud. On appelle agro-composites, les composites renforcés en fibres naturelles.

Lin et chanvre en France, sisal à Madagascar, kenaf au SriLanka, et jute au Bangladesh, toutes ces fibres naturelles ont pour particularité d’absorber du CO2 lors de leur croissance. Elles ont également chacune des propriétés propres qui permet de les utiliser dans des applications spécifiques : intérieurs des portières des automobiles, planches de surfs, raquettes de tennis, ski, coques de bateaux…

Fibre de kenaf Fibre de sisal Fibre de jute Fibre de lin

Chez Gold of Bengal ont s’est tout d’abord intéressé aux propriétés de résistance et de faible densité de la fibre pour réalisé des prototypes de bateaux et planches de surfs. La belle couleur dorée de la fibre nous a également incité à produire du mobilier à la fois design et technique !

Aujourd’hui nous poursuivons les recherches de caractérisation des fibres tout en menant en parallèle une étude de marché afin de déterminer le positionnement des différents produits de jute au sein des nombreux marchés.

Florian Fontaine et Julie de Mony-Pajol

Le Jute, késako ?

Le jute – le  »gold of Bengal » – passionne notre équipe, expatriée au Bangladesh depuis maintenant 5 ans. Quelle est donc cette fibre si précieuse, comment pousse t-elle et pourquoi a t-elle fait la richesse du Bangladesh pendant des décennies ?

La fibre de jute est la deuxième fibre naturelle cultivée dans le monde après le coton. Les principaux pays producteurs sont l’Inde (1,6 millions tonnes / ans) et le Bangladesh (1,4 million tonne/an) qui en est aussi le premier exportateur. Statistics : http://jute.org/statistics_01.htm

Historiquement, elle servait à faire des sacs, des cordages, de la mèche pour les bateaux en bois, de l’huile et bien d’autres choses encore. Aujourd’hui face à la concurrence des matières plastiques, cette filière – dont dépendent encore 30 millions de personnes – est en grave déclin. Une vingtaine d’usines de jute ont fermé en seulement 8 mois en 2013.

La culture du jute, essentielle à la rotation des sols, se réalise dans deux régions principales : Jamalpur et Faridpur. Elles ont toutes deux comme point commun d’être à côte d’un fleuve : Le Gange pour Faridpur et le Bramapoutre pour Jamalpur.

En effet, le jute à besoin d’énormément d’eau pour pouvoir pousser, c’est aussi pour cette raison qu’il n’est cultivé qu’une fois par an au moment de la saison des pluies.

La plante de jute atteint sa taille maximale (3-4m) au bout de 3-4 mois de croissance. La récolte commence vers mi-juillet pour Faridpur et environ 1 mois plus tard pour Jamalpur. Pour s’achever vers septembre-octobre, Jamalpur étant toujours décalé d’un mois.

Après la récolte, le jute doit être  « roui « , c’est à dire qu’il est maintenu sous l’eau pour que des micro-organismes détruisent la lignine qui retient la fibre au tronc. Les tiges de jute sont maintenues ensemble, on dépose des feuilles de banane dessus puis des troncs pour les maintenir sous l’eau.

À cette période il y beaucoup de personnes dans les champs ! C’est un peu comme la période des vendanges en France.

Une fois les fibres séparées des tiges, elles sont mises à sécher un peu partout. À cette époque, on peut voir (et sentir!!) du jute sécher sur les ponts, au bords et route etc.

Les tiges sont aussi mises à sécher et serviront de bois d’allumage, de palissage, des « brochettes d’excréments » pour la fertilisation des sols et plein d’autres choses !

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Une fois séché, le jute sera vendu sur les marchés locaux. Durant la récolte et les 2 mois suivant, les marchés s’animent environ deux fois par semaine et drainent une foule de vendeurs et d’acheteurs. Les prix oscillent aux alentours de 45 / 50 centimes d’euros le kilos.

Le jute est défini par trois choses : sa variété (white ou tossa), sa provenance et son grade qui va de E pour le moins beau à A pour le meilleur et qui se détermine à la couleur, du gris au doré. Les meilleures qualités peuvent même briller !!

La difficulté, c’est qu’il y a peu de traçabilité : lorsque l’on achète du jute on peut connaître sa variété et sa provenance mais tout le reste est visuel ! Sa résistance est testée à la main !

En 2013, Gold of Bengal a mené une étude agronome afin de comprendre la culture de cette plante, l’organisation de la filière et leurs enjeux respectifs. Pour ce faire, nous nous sommes rapprochés des laboratoires et institutions locales et nous avons réalisé de nombreuses études de terrain.

De nombreux systèmes seront à mettre en place dans le futur afin d’assurer une qualité constante et un prix équitable tout au long de la filière. Des organisations locales et internationales s’y attachent déjà telles que le Bangladesh Jute Research Institute (invention de nouvelles techniques de rouissage pour améliorer la qualité des fibres et diminuer l’impact de cette étape sur la biodiversité) ou bien l’ONG Care qui met en place des coopératives d’agriculteurs (afin de les former à de nouvelles techniques de culture et de leur donner plus de poids dans la négociation des prix).

On a enfin notre machine à coudre !

Nous avons acquis récemment une machine spécialisée pour la couture de notre tissu technique de jute.  Il s’agit d’une ancienne machine de filature que nos ingénieurs sur place doivent modifier pour pouvoir produire notre tissu spécifique.

Grâce à cette machine, l’objectif est de produire en grande quantité le matériau avec un partenaire local pour pouvoir fournir des projets de prototypes de grandes tailles ou de séries, avec une chaîne de production facilement reproductible par d’autres jute mills.

De nouvelles collaborations au Bangladesh

Rescue board

Nous travaillons sur trois nouveaux projets au Bangladesh :
  • Une mission pour un industriel français qui consiste à étudier la faisabilité de ses produits en agrocomposite de jute.

 

  • Une mission pour créer des prototypes de rescue-board (planche de sauvetage pour secouriste) en agrocomposite de jute pour la RNLI (Royal National Lifeboat Institute). L’objectif est de voir si cet objet, essentiel pour les secouristes, peut être produit localement plutôt qu’être fait en fibre de verre et importé a prix fort.

 

  • Le développement d’un partenariat avec un industriel local pour la création d’une entité de production de tissu technique de jute à Faridpur. Faridpur est la région où l’on trouve la meilleure qualité de jute du Bangladesh, et donc du monde 😉