À la rencontre de l’association Nebeday
Après une riche escale à Dakar nous avons repris la mer vers le Sud puis le bolong du Saloum pour nous enfoncer au coeur du Sénégal, jusqu’à Toubacouta. Une navigation très agréable au milieu de la mangrove et tout ses oiseaux…
Nomade des Mers entre dans le delta du Saloum
Ici, nous sommes venus rencontrer l’association Nebedaye qui travaille, entre autres, sur la fabrication de charbon vert à base de paille pour remplacer le charbon de bois dont la fabrication est responsable d’une grande partie de la déforestation, au Sénégal comme dans le monde.
Au Sénégal, on déforeste l’équivalent de 300 terrains de football par jour, principalement pour faire du bois de chauffe puis des terrains agricoles avec des conséquences directes sur la biodiversité, le climat et la vie des villages environnants.
Rencontre avec l’association Nebedaye
Nebeday mène plusieurs programmes pour protéger l’environnement local, toujours en collaboration avec les habitants de la région : protection de forêt à gestion communautaire, opréations de reforestation (opération 100 000 arbres qui débute en Juin), revalorisation de variétés locales comme le morenga aux grandes qualités nutrtionnelles, et développement du charbon vert (ou biocharbon). C’est cette dernière innovation, à fort pententiel économique, social et écologique que nous sommes venus étudier !
Programme Charbon Vert
Toute cette affaire est très bien organisée. Le charbon vert est produit en village et vendu en ville, là où le charbon est le plus consommé.
Les acteurs de sa tranformation et vente sont principalement des femmes, organisées en GIE (groupement d’intérêt économique). Un peu comme une coopérative cette organisation permet de mutualiser les coûts et les recettes. En général, les femmes font partie de plusieurs groupements (fabrication de produits d’hygiène comme les huiles ou savons, récolte de légumes, transformation de moringa) ce qui permet de limiter les variations de revenus liées à la saisonnalité et aussi d’organiser la vie autour des activités quotidiennes de manière plus flexible.
Les femmes de la filière consomme toutes le charbon qu’elles produisent. Cependant, comme avec toute innovation de ce genre, l’activité de vente met un peu de temps à décoler car le charbon vert est une nouvelle habitude à prendre pour les consommatrices.
Témoignage du GIE de Kaolack :
« Moins calorifique que le charbon de bois, il faut l’apprivoiser pour qu’il fonctionne bien. L’avantage du charbon vert en revanche et qu’il dure plus longtemps, revient un peu moins cher, ne risque pas d’exploser à la cuisson et surtout, permet de sauver un peu la forêt ! »
Étapes de fabrication du charbon vert :
1. Récolte de la paille dans les champs.
2. La paille est mise dans des fûts en métal pour être carbonisée.
3. Le feu est mis dans le tonneau puis celui-ci est refermé et bouché avec du sable mouillé pour créer une combustion sans oxygène.
4. Le poussier est mélangé à de l’eau argileuse puis mis à sécher.
5. Arrivé en ville, le poussier est de nouveau mélangé à de l’eau de manière à former une pâte qui pourra être pressée.
6. La pâte de charbon est pressée manuellement puis empaquetée pour être vendue.
Nous avons fait l’acquisition d’un réchaud à charbon pour la cuisine à bord et espérons prochainement faire notre propre production de charbon vert. Nous vous tiendrons informés 😉