#TaraTari – Bangladesh France sur un petit voilier de pêche – Jean-Luc Gourmelen
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Le 17 août dernier à la Ciotat, Corentin a effectué une arrivée remarquée à la barre d’un voilier à la silhouette étrange et au terme d’un aller simple via l’Océan Indien et la Mer Rouge…
«En jute ? Vous voulez dire comme la toile de jute utilisée pour les sacs à patates ou les sacs postaux ?» Ben oui. Tout pareil. D’ailleurs, il n’y a qu’à jeter un œil sur le rouf pour y retrouver ces petits carrés tissés et parfaitement reconnaissables.
«Et pourquoi le jute plutôt que le bois ou le polyester ?» Parce qu’au Bangladesh, le bois est devenu rare et donc cher et que le polyester, il faut l’importer – les pêcheurs n’en ont pas les moyens – et son recyclage n’est pas évident… Alors que le jute pousse en grande quantité dans cet immense delta et ne vaut donc presque rien.
«Et pourquoi le jute plutôt que le bois ou le polyester ?» Parce qu’au Bangladesh, le bois est devenu rare et donc cher et que le polyester, il faut l’importer – les pêcheurs n’en ont pas les moyens – et son recyclage n’est pas évident… Alors que le jute pousse en grande quantité dans cet immense delta et ne vaut donc presque rien.
Afin d’attirer l’attention sur cette problématique révélée par l’association Friendship International, le jeune Corentin (breton de naissance, ingénieur de son état et solidaire de nature) a donc décidé de construire un voilier à partir des dessins des barques de pêche locales, en mêlant des fibres de jute aux fibres de polyester selon différentes proportions (25, 45 ou 65%).
Les parties métalliques (dérives, mât, bôme, haubans, hublots, etc…) proviennent du chantier de Chittagong, gigantesque casse nautique à ciel ouvert où les navires de toutes origines terminent leur vie en se faisant déconstruire jusqu’au dernier boulon.
Les parties métalliques (dérives, mât, bôme, haubans, hublots, etc…) proviennent du chantier de Chittagong, gigantesque casse nautique à ciel ouvert où les navires de toutes origines terminent leur vie en se faisant déconstruire jusqu’au dernier boulon.
Quelques partenaires techniques ont gentiment fourni les voiles, une partie de l’accastillage et les équipements de sécurité alors que le cabinet VPLP (excusez du peu…) s’est occupé des calculs de structure et de l’architecture.
Autre bonne fée à se pencher sur ce projet et à le parrainer, Gérard d’Aboville lui-même. Résultat ? 186 jours de mer, dont la majeure partie en solitaire, des rencontres, des doutes, de la pétole, des moments épiques et un joli coup de mistral final qui ont permis à cette vaillante petite barque aux voiles oranges et à son débrouillard de capitaine de tenir leur pari… Bravo !
Autre bonne fée à se pencher sur ce projet et à le parrainer, Gérard d’Aboville lui-même. Résultat ? 186 jours de mer, dont la majeure partie en solitaire, des rencontres, des doutes, de la pétole, des moments épiques et un joli coup de mistral final qui ont permis à cette vaillante petite barque aux voiles oranges et à son débrouillard de capitaine de tenir leur pari… Bravo !
Dans un prochain numéro de Voiles & Voiliers, nous reviendrons en détails sur les péripéties de cette aventure aussi étonnante qu’intéressante, puisqu’elle ouvre des portes sur le développement de l’utilisation de fibres naturelles dans la construction nautique…